Note de l’Auteur (19 Décembre 2009)
Il y a maintenant sept ans, je griffonnais sur quelques pages les premiers mots de cette épopée avec pour objectif de me libérer de toute la rancœur que j'entretenais envers la société de consommation. En préambule, je ne pouvais m’empêcher de faire part de mes préoccupations quant au déclin de notre civilisation. Au départ, écrire ne devait être qu'un exutoire visant à me soulager d'angoisses oppressantes. Mais contre toute-attente, de mois en mois, l'histoire a grandi en des proportions que je n'aurais même pas imaginées. Les personnages ont pris vie, les aventures se sont multiplié et tout un univers a pris forme, avec son Histoire, ses traditions, ses peuples et ses croyances. A mesure que je n'écrivais plus pour moi mais pour d'éventuels lecteurs, j'ai dû me libérer des motivations initiales qui alourdissaient le récit et j'ai décidé de supprimer ce prologue.
En relisant les notes que j’ai rédigées alors, je réalise combien j’avais raison de m’inquiéter du devenir de l'humanité. A la lumière des événements de ces dernières années, il est un constat que l’on ne peut plus ignorer. Quoi que nos dirigeants fassent, la destruction de notre environnement s’intensifie, les inégalités et les injustices persistent et se développent au cœur de notre société. C'est toute une flottille de bateaux qui se dirige vers le bord du monde et poursuit sa route comme si de rien n’était en ne laissant aucun navire s'écarter de la voie choisie par la majorité. Toutes les possibilités de changer de cap sont négligées, ignorées ou occultées car elle mettrait en danger l’existence de l’ogre Croissance et nuirait au profit de ceux qui l’ont engendré et l’entretiennent.
Une classe minoritaire et toute puissante, non élue par le peuple, contrôle le monde et ne veut surtout pas entendre parler de développement raisonné. De même qu’il est hors de question d’envisager une quelconque égalité entre les hommes. Cette caste s’efforce néanmoins d’en créer l’illusion par souci de légitimer ses pratiques, comme on le ferait pour une nouvelle religion, en avançant méthodiquement derrière des mots classieux qui résonnent joliment : liberté, démocratie, fraternité, tolérance… On nous les répète inlassablement jusqu’à ce que le mensonge s’enracine dans notre esprit. Mais qu’en est-il en pratique ? Sommes-nous libres dans cette société cloisonnée ? Avons-nous un réel pouvoir décisionnaire lorsque l’on nous propose d’élire des représentants malhonnêtes au service des financiers et des lobbies ? Quel que soit leur bord, ces tristes individus servent le dieu économie ou leurs propres intérêts, leurs salaires, leurs indemnités, leurs retraites et travaillent à leur réélection. Pouvons-nous seulement nous regarder les uns les autres comme des frères lorsque le pouvoir en place joue la division pour mieux nous affaiblir ? Qu’en est-il de l’égalité quand notre société n’est que hiérarchie ? Une pyramide soutenue par une base immense et oppressée pour permettre à une cime minuscule de pointer vers les étoiles !
En vérité, ces belles idées ne sont que de grossiers subterfuges pour leurrer la foule et la maintenir entre faux espoirs et angoissantes chimères. Les médias sont les messagers de cette minorité et crient à la crise comme si c’était une fatalité inévitable dont personne n’est responsable. En réalité, c’est un mot commode pour dissimuler la bataille que les financiers se livrent pour s’entre-dévorer et nous faire payer encore et encore les pots cassés.
Crise ? Quelle crise ? Nos récoltes ont-elles été dévastées ? Nos réserves d’énergie ont-elles été brûlées ? La terre a-t-elle englouti nos villes dans des crevasses abyssales ? Y-a-t-il pénurie de quoi que ce soit ?
Non !
Et bien par quelle manigance sommes-nous dans une telle situation à présent ?
Nous y sommes tout simplement à cause du jeu cupide et immoral auquel se livrent ces criminels ! Un jeu de chiffres virtuels qui nous asservit dans un esclavage perpétuel !
Et pour nous garder en servitude, les gouvernements corrompus ou noyautés par l’ennemi entretiennent l’ignorance. On nous construit des prisons faites de peur et d’envies, tout en nous laissant penser que notre bonheur réside dans la possession. Les médias exhibent misère et pauvreté tout en faisant miroiter des jours meilleurs. Mais ces éclaircies n’arrivent jamais dans la grisaille routinière des masses populaires.
C’est une terrible expérience de vivre dans la peur ; voilà ce que c’est que d’être esclave.
Bien sûr... Comment ces oligarques pourraient-ils perpétuer ce système si profitable pour eux s’ils devaient se passer de main d’œuvre servile et sous-éduquée, de soldats ignorants qui font leur guerre et d’ouvriers désespérés qui descendent dans leurs mines et font marcher leurs usines… ?
Pourtant, à plusieurs moments clés, un changement salvateur aurait pu être opéré ; comme par exemple au sommet de Copenhague qui s’est tenu il y a quelques jours. Mais les dirigeants de notre monde ne veulent pas renoncer à leur part du gâteau en refusant de voir que très bientôt il n’en restera plus rien à manger. On trouve des sommes d’argent astronomiques pour sauver l’économie de la crise perpétuelle (très belle réussite). On donne aux banques encore plus d’argent pour corriger leurs erreurs… Autant soigner un alcoolique avec un tonneau de spiritueux ! Où est la cohérence dans tout cela ? Sauver l’économie ? Préserver notre train de vie suicidaire ? Pour quel résultat au final ? Notre extinction ?
Gardez en tête la triste réalité de notre société occidentale en lisant ce nouveau tome de l’Héritier du Vent car vous verrez ainsi que les chances de changer radicalement notre société ont été nombreuses, autant dans l’exemple de peuples premiers qui avaient intuitivement compris les lois de l’Équilibre que dans les prises de pouvoir violentes de certains hommes mégalomanes. Ceux-ci pensaient pouvoir imposer leur propre vision de la société idéale contre la volonté de ceux qu’ils dirigeaient. Ils ont renversé des pseudo démocraties pour changer radicalement les choses, quitte à prendre des raccourcis extrêmes dans la gestion de leurs citoyens, l’administration de leur pays ou bien l’exploitation des ressources naturelles. A l’heure où les tensions sont exacerbées, voulons-nous voir se rejouer un drame déjà bien connu ? Des dictatures ? Des génocides ?
Quand les problèmes sociaux, civilisationnels, sanitaires et alimentaires atteindront de nouveau leur apogée, alors notre société au bord du gouffre se tournera vers les grands hommes de l’histoire et le peuple demandera à ceux qui sont encore vivants : qu’avez-vous fait pour empêcher cela ?
Mais la question restera sans réponse car ces hommes sont des coquilles vides que leur cupidité sans limite ne pourra jamais remplir. Et il n’y aura plus qu’une seule solution pour tenter de rééquilibrer le monde… Bien sûr, des continents entiers basculeront de nouveau dans une guerre massivement meurtrière dont la seule bénédiction sera de faire table rase pour qu’un nouveau cycle soit lancé. Est-ce là la nature humaine ? Ne rien apprendre du passé et continuer inlassablement à réécrire le même scénario en des proportions toujours plus cataclysmiques ?
Brûler la forêt pour y faire pousser une nouvelle génération d’êtres vivants… Voilà ce que nous faisons. Mais comment espérer une nouvelle prospérité sur un sol qui s’appauvrit à chaque nouveau cycle ? Que ferons-nous de ces rivières et de ces mers insalubres ? De ces terres empoisonnées pour des dizaines de générations ? Sans parler des espèces qui succombent définitivement à ce processus de destruction ? A quel moment atteindrons-nous le point de non retour qui sera fatal à notre espèce ? En quoi y-a-t-il la moindre note d’intelligence à laisser une minorité d’humains accumuler des richesses indécentes sur le dos d’esclaves soumis et aveugles ? A quand l’Équilibre ? Une population stable ? Des besoins constants auxquels notre terre pourra répondre sans céder à l’épuisement ?
Autant de questions qui ne trouveront de réponses que le jour où nous réduirons ce système à néant. Faisons vite, c’est désormais une question de survie et la légitime défense donne tous les droits.
Mais finissons par une note d’optimisme ! Notre monde est vieux. Son existence va bien au-delà des souvenirs de notre propre espèce. Il existait avant l’Homme, il sera encore là bien après notre disparition. Nous ne représentons qu’un soupir, une étape, une erreur dans le cycle de la Vie. Alors gageons que ceux qui nous suivront, êtres conscients ou pas, sauront tirer le meilleur parti de ce formidable mystère qu’est la Vie.
Il y a maintenant sept ans, je griffonnais sur quelques pages les premiers mots de cette épopée avec pour objectif de me libérer de toute la rancœur que j'entretenais envers la société de consommation. En préambule, je ne pouvais m’empêcher de faire part de mes préoccupations quant au déclin de notre civilisation. Au départ, écrire ne devait être qu'un exutoire visant à me soulager d'angoisses oppressantes. Mais contre toute-attente, de mois en mois, l'histoire a grandi en des proportions que je n'aurais même pas imaginées. Les personnages ont pris vie, les aventures se sont multiplié et tout un univers a pris forme, avec son Histoire, ses traditions, ses peuples et ses croyances. A mesure que je n'écrivais plus pour moi mais pour d'éventuels lecteurs, j'ai dû me libérer des motivations initiales qui alourdissaient le récit et j'ai décidé de supprimer ce prologue.
En relisant les notes que j’ai rédigées alors, je réalise combien j’avais raison de m’inquiéter du devenir de l'humanité. A la lumière des événements de ces dernières années, il est un constat que l’on ne peut plus ignorer. Quoi que nos dirigeants fassent, la destruction de notre environnement s’intensifie, les inégalités et les injustices persistent et se développent au cœur de notre société. C'est toute une flottille de bateaux qui se dirige vers le bord du monde et poursuit sa route comme si de rien n’était en ne laissant aucun navire s'écarter de la voie choisie par la majorité. Toutes les possibilités de changer de cap sont négligées, ignorées ou occultées car elle mettrait en danger l’existence de l’ogre Croissance et nuirait au profit de ceux qui l’ont engendré et l’entretiennent.
Une classe minoritaire et toute puissante, non élue par le peuple, contrôle le monde et ne veut surtout pas entendre parler de développement raisonné. De même qu’il est hors de question d’envisager une quelconque égalité entre les hommes. Cette caste s’efforce néanmoins d’en créer l’illusion par souci de légitimer ses pratiques, comme on le ferait pour une nouvelle religion, en avançant méthodiquement derrière des mots classieux qui résonnent joliment : liberté, démocratie, fraternité, tolérance… On nous les répète inlassablement jusqu’à ce que le mensonge s’enracine dans notre esprit. Mais qu’en est-il en pratique ? Sommes-nous libres dans cette société cloisonnée ? Avons-nous un réel pouvoir décisionnaire lorsque l’on nous propose d’élire des représentants malhonnêtes au service des financiers et des lobbies ? Quel que soit leur bord, ces tristes individus servent le dieu économie ou leurs propres intérêts, leurs salaires, leurs indemnités, leurs retraites et travaillent à leur réélection. Pouvons-nous seulement nous regarder les uns les autres comme des frères lorsque le pouvoir en place joue la division pour mieux nous affaiblir ? Qu’en est-il de l’égalité quand notre société n’est que hiérarchie ? Une pyramide soutenue par une base immense et oppressée pour permettre à une cime minuscule de pointer vers les étoiles !
En vérité, ces belles idées ne sont que de grossiers subterfuges pour leurrer la foule et la maintenir entre faux espoirs et angoissantes chimères. Les médias sont les messagers de cette minorité et crient à la crise comme si c’était une fatalité inévitable dont personne n’est responsable. En réalité, c’est un mot commode pour dissimuler la bataille que les financiers se livrent pour s’entre-dévorer et nous faire payer encore et encore les pots cassés.
Crise ? Quelle crise ? Nos récoltes ont-elles été dévastées ? Nos réserves d’énergie ont-elles été brûlées ? La terre a-t-elle englouti nos villes dans des crevasses abyssales ? Y-a-t-il pénurie de quoi que ce soit ?
Non !
Et bien par quelle manigance sommes-nous dans une telle situation à présent ?
Nous y sommes tout simplement à cause du jeu cupide et immoral auquel se livrent ces criminels ! Un jeu de chiffres virtuels qui nous asservit dans un esclavage perpétuel !
Et pour nous garder en servitude, les gouvernements corrompus ou noyautés par l’ennemi entretiennent l’ignorance. On nous construit des prisons faites de peur et d’envies, tout en nous laissant penser que notre bonheur réside dans la possession. Les médias exhibent misère et pauvreté tout en faisant miroiter des jours meilleurs. Mais ces éclaircies n’arrivent jamais dans la grisaille routinière des masses populaires.
C’est une terrible expérience de vivre dans la peur ; voilà ce que c’est que d’être esclave.
Bien sûr... Comment ces oligarques pourraient-ils perpétuer ce système si profitable pour eux s’ils devaient se passer de main d’œuvre servile et sous-éduquée, de soldats ignorants qui font leur guerre et d’ouvriers désespérés qui descendent dans leurs mines et font marcher leurs usines… ?
Pourtant, à plusieurs moments clés, un changement salvateur aurait pu être opéré ; comme par exemple au sommet de Copenhague qui s’est tenu il y a quelques jours. Mais les dirigeants de notre monde ne veulent pas renoncer à leur part du gâteau en refusant de voir que très bientôt il n’en restera plus rien à manger. On trouve des sommes d’argent astronomiques pour sauver l’économie de la crise perpétuelle (très belle réussite). On donne aux banques encore plus d’argent pour corriger leurs erreurs… Autant soigner un alcoolique avec un tonneau de spiritueux ! Où est la cohérence dans tout cela ? Sauver l’économie ? Préserver notre train de vie suicidaire ? Pour quel résultat au final ? Notre extinction ?
Gardez en tête la triste réalité de notre société occidentale en lisant ce nouveau tome de l’Héritier du Vent car vous verrez ainsi que les chances de changer radicalement notre société ont été nombreuses, autant dans l’exemple de peuples premiers qui avaient intuitivement compris les lois de l’Équilibre que dans les prises de pouvoir violentes de certains hommes mégalomanes. Ceux-ci pensaient pouvoir imposer leur propre vision de la société idéale contre la volonté de ceux qu’ils dirigeaient. Ils ont renversé des pseudo démocraties pour changer radicalement les choses, quitte à prendre des raccourcis extrêmes dans la gestion de leurs citoyens, l’administration de leur pays ou bien l’exploitation des ressources naturelles. A l’heure où les tensions sont exacerbées, voulons-nous voir se rejouer un drame déjà bien connu ? Des dictatures ? Des génocides ?
Quand les problèmes sociaux, civilisationnels, sanitaires et alimentaires atteindront de nouveau leur apogée, alors notre société au bord du gouffre se tournera vers les grands hommes de l’histoire et le peuple demandera à ceux qui sont encore vivants : qu’avez-vous fait pour empêcher cela ?
Mais la question restera sans réponse car ces hommes sont des coquilles vides que leur cupidité sans limite ne pourra jamais remplir. Et il n’y aura plus qu’une seule solution pour tenter de rééquilibrer le monde… Bien sûr, des continents entiers basculeront de nouveau dans une guerre massivement meurtrière dont la seule bénédiction sera de faire table rase pour qu’un nouveau cycle soit lancé. Est-ce là la nature humaine ? Ne rien apprendre du passé et continuer inlassablement à réécrire le même scénario en des proportions toujours plus cataclysmiques ?
Brûler la forêt pour y faire pousser une nouvelle génération d’êtres vivants… Voilà ce que nous faisons. Mais comment espérer une nouvelle prospérité sur un sol qui s’appauvrit à chaque nouveau cycle ? Que ferons-nous de ces rivières et de ces mers insalubres ? De ces terres empoisonnées pour des dizaines de générations ? Sans parler des espèces qui succombent définitivement à ce processus de destruction ? A quel moment atteindrons-nous le point de non retour qui sera fatal à notre espèce ? En quoi y-a-t-il la moindre note d’intelligence à laisser une minorité d’humains accumuler des richesses indécentes sur le dos d’esclaves soumis et aveugles ? A quand l’Équilibre ? Une population stable ? Des besoins constants auxquels notre terre pourra répondre sans céder à l’épuisement ?
Autant de questions qui ne trouveront de réponses que le jour où nous réduirons ce système à néant. Faisons vite, c’est désormais une question de survie et la légitime défense donne tous les droits.
Mais finissons par une note d’optimisme ! Notre monde est vieux. Son existence va bien au-delà des souvenirs de notre propre espèce. Il existait avant l’Homme, il sera encore là bien après notre disparition. Nous ne représentons qu’un soupir, une étape, une erreur dans le cycle de la Vie. Alors gageons que ceux qui nous suivront, êtres conscients ou pas, sauront tirer le meilleur parti de ce formidable mystère qu’est la Vie.